Les entreprises du bâtiment sont confrontées à des situations rares, voire inexistantes dans d’autres secteurs d’activités. Ces opérations particulières doivent se traduire en écriture comptable. Cela permet à l’entrepreneur de conserver une vision en temps réel sur l’état de sa trésorerie et de présenter une comptabilité sans faille en cas de contrôle. Les outils de gestion et les experts-comptables sont aussi là pour l’accompagner dans ces tâches complexes et chronophages.

La comptabilité, s’y atteler ou déléguer ?

En tant que dirigeant d’entreprise du BTP, vous êtes responsable de la comptabilité. Ces tâches procédurières peuvent sembler quelque peu déconnectées de la réalité des chantiers. Et pourtant elles sont essentielles pour veiller à la santé financière de votre structure.

Bien maîtriser sa gestion comptable

La comptabilité de l’entreprise n’est pas qu’une contrainte et peut devenir un atout. Reporter chaque jour les montants des factures d’achat et des paiements clients ou encore suivre les flux et vérifier les comptes vous permettent de garder un œil sur vos finances. Si vous savez à tout moment à quoi vous en tenir du point de vue de la trésorerie, vous êtes plus à l’aise dans vos prises de décision. Cette vision globale peut aussi vous permettre de réagir plus rapidement et de saisir une opportunité potentiellement déterminante pour l’avenir de l’entreprise. Pour des raisons légales et stratégiques, vous devez obligatoirement consacrer le temps nécessaire à la tenue de la comptabilité de l’entreprise. Mais pas sans être aidé. Vous pouvez décider de déléguer tout ou partie des tâches à un expert-comptable. C’est à vous de définir ce que vous avez le temps de prendre en main. L’expert peut par exemple être sollicité uniquement pour finaliser les comptes.

Miser sur un logiciel de gestion spécial BTP

Dans tous les cas, un bon assistant informatique vous sera très utile, voire même indispensable. Les logiciels de gestion développés pour les métiers du BTP sont déjà paramétrés pour traiter toutes les spécificités du secteur. Ces solutions tiennent compte de la réalité du quotidien des petites et moyennes structures du bâtiment. Le logiciel Obat, conçu pour les artisans et les PME du BTP, permet de gérer devis et factures. Avec l’utilisation d’un logiciel adapté, vos documents sont conçus avec toutes les mentions obligatoires. Et pour aller plus loin, vous pouvez également vous tourner vers un logiciel de GED qui répond aux besoins comptables.

Quelles sont les particularités comptables dans le BTP ?

Les entreprises du secteur du bâtiment sont soumises à des règles de comptabilité générales applicables à tous les secteurs d’activités. Mais elles doivent aussi faire avec quelques spécificités du métier.

Le plan comptable d’une entreprise du BTP

Le plan comptable est une obligation légale pour n’importe quelle entreprise. Cependant, le plan comptable du bâtiment présente des comptes et libellés différents de ceux observés dans d’autres secteurs d’activités. On retrouve par exemple, le compte 4454 – TVA payée sur avances et acomptes reçus ; ou encore le compte 412 « Clients- créances garanties par paiement direct ». Ces comptes sont obligatoires et s’ajoutent aux autres comptes communs avec le plan comptable général. Sur ces comptes communs, plusieurs ajustements ont été prévus afin d’adapter certains libellés à la réalité des activités du BTP. Le plan de l’artisan du bâtiment se compose par exemple du compte « 2154 Matériels – Engins et gros outillage », du compte « 401 – Fournisseurs et sous-traitants”, ou encore du compte « 418 Client – Produits non encore facturés et correctif sur demande d’acomptes ».

Les opérations caractéristiques d’une entreprise du BTP

Ces comptes spécifiques reflètent bien le caractère singulier de certaines opérations réalisées dans les secteurs du BTP. Le professionnel du bâtiment réalise des opérations qu’on ne retrouve pas dans tous les secteurs. Le compte prorata fait partie de ces exceptions. En construction, l’intervention de plusieurs entreprises sur un même chantier est une situation fréquente. Cela implique des dépenses communes pour l’entretien, l’accès à l’eau et à l’électricité sur le site… Autant de dépenses qui sont reportées dans un compte prorata.

Autre exemple : la facturation à l’avancement des travaux qui permet de comptabiliser le chiffre d’affaires progressivement sur les chantiers très étalés dans le temps. La double TVA est encore une autre particularité des artisans du bâtiment. En fonction de la nature des travaux, vous pouvez avoir une TVA à taux réduit de 5,5 % ou 10 % ou à taux normal à 20 %. Mentionnons au passage la TVA autoliquidée qui s’applique dans le cadre de travaux réalisés en sous-traitance. Enfin, impossible de parler des opérations typiques du BTP, sans évoquer la question des retenues de garanties. Celles-ci peuvent être appliquées à la demande du client. Il s’agit d’une retenue de l’ordre de 5 % du montant total. Ladite somme pourra être reversée 1 an après la réception du chantier, si aucune malfaçon n’a été observée. Sur le plan comptable, cette situation doit pouvoir être justifiée.

Les recettes dans le BTP

Les recettes de l’artisan du bâtiment peuvent être réparties sur plusieurs exercices comptables. Les contrats à long terme peuvent être traités de deux manières différentes. Soit le résultat du chantier est comptabilisé en une fois après sa livraison, soit ce résultat est lissé, auquel cas une marge est prévue à cet effet dans les comptes annuels. Cette seconde option est largement privilégiée par les entreprises du secteur de la construction.

Les dépenses des entreprises du BTP

Les dépenses, nous l’avons vu, font parfois l’objet de comptes spécialement créés pour le BTP. Ces dépenses donnent lieu à des écritures comptables en débit et en crédit. Par exemple, l’achat d’un véhicule de transport s’affiche au débit des comptes de « matériels et transport » et de « TVA déductible sur les immobilisations » et au crédit du compte « fournisseur d’immobilisation ». Si vous ne vous sentez pas à l’aise avec les opérations purement comptables, sachez que votre comptable ou votre commissaire aux comptes sont là pour vérifier l’exactitude des traitements appliqués. Ces contrôles internes peuvent mettre en lumière d’éventuels écarts entre les dépenses et les recettes. Pour le dirigeant, l’important est de savoir si ses recettes sont suffisantes pour assumer les dépenses. Avec un bon logiciel de gestion, et grâce à l’œil avisé d’un expert-comptable, vous avez une vision précise sur vos flux de trésorerie, ce qui vous permet de piloter plus sereinement vos activités.